Voor Dagonet een andere bron dan
![]()
AR-LE-DUC (AFP) - Le président de l'Ossuaire de Douaumont (Meuse), monument érigé à la mémoire des soldats morts à Verdun, et le maire de la commune se sont émus d'une opération promotionnelle des artisans boulangers meusiens qui présente l'ossuaire sous la forme d'un petit chocolat à croquer.
L'opération "Croquez la Lorraine" propose aux boulangers-pâtissiers lorrains de commercialiser des sachets contenants des chocolats à croquer représentant trois monuments symboliques de chacun des quatre départements de la région, accompagnés d'un fascicule historique explicatif.
Pour la Meuse, l'ossuaire a été choisi ainsi que la Tour de l'horloge de Bar-le-Duc et la Butte de Montsec (mémorial américain).
"Doit-on +croquer+ un édifice où reposent les restes de plus de 130.000 soldats, héros anonymes et inconnus qui (...) ont laissé leur vie pour sauver Verdun et stopper définitivement l'envahisseur" s'est indigné Hubert Mangenot, président de l'Ossuaire, dans un courrier adressé au président de la fédération meusienne des artisans boulangers-pâtissiers, Frédéric Bianchi.
"Je tenais cependant à vous exprimer notre déception sur cette façon de faire (...) Nos soldats qui dorment dans nos caveaux ne songeaient certainement pas, 90 ans après, être croqués pour les fêtes de Noël", s'est scandalisé M. Mangenot.
Le maire de Douaumont, Marie-Claude Minmeister, a quant à elle souligné le "manque de respect" qui caractérise l'initiative considérant que "les artisans du goût" avaient vraiment fait avec cette opération "preuve de mauvais goût".
"Notre corporation, qui a laissé de nombreux boulangers soldats sur les champs de bataille ne saurait manquer de respect à la mémoire de ceux, dont tous, en nos familles respectives, nous avons au moins un ancêtre tombé au combat", a rétorqué M. Bianchi dans sa réponse au président de l'Ossuaire.
En retenant Douaumont, "la corporation souligne qu'elle n'a nullement voulu faire du commerce, sur le dos de l'Histoire... mais tout simplement apporter sa part de connaissance d'une partie de cette Histoire", a-t-il notamment fait valoir.
A l'Ossuaire de Douaumont, édifice de béton inauguré en 1932, sont regroupés les restes de quelque 130.000 soldats inconnus, sans distinction de nationalité, tombés en 1916 à la bataille de Verdun.